Un triptyque monumental de Raoul Dufy représente le territoire de candidature

A l’occasion de la candidature de Rouen et de la vallée de Seine normande au titre de Capitale européenne de la culture, le Musée des Beaux-Arts de Rouen dévoile un tableau de Raoul Dufy caché depuis quinze ans.

Qui se souvenait qu’il y avait une œuvre cachée derrière l’immense Martyre de Sainte Agnès par Joseph-Désiré Court qui occupait toute la surface du mur du fond du jardin des sculptures du Musée des Beaux-Arts de Rouen depuis 2008. Et quelle œuvre ! Un triptyque monumental de Raoul Dufy qui représente la Seine de Paris au Havre, en passant par Rouen en trois panneaux de 4 sur 3,5 m.

L’association Rouen Seine Normande 2028 qui porte la candidature au titre de Capitale européenne la culture se félicite du choix de la Réunion des Musées Métropolitains de remettre au jour le triptyque de Raoul Dufy.

« C’est un signal fort de l’engagement de la Réunion des musées métropolitains et son musée des Beaux-arts dans la candidature de la vallée de Seine normande et de Rouen au titre de Capitale européenne de la culture 2028, se réjouit Rebecca Armstrong, la déléguée générale de la candidature. On n’aurait pu rêver meilleur symbole : la vision du havrais Raoul Dufy reste extrêmement moderne et c’est un plaisir immense de redécouvrir le territoire de candidature ainsi interprété. »

Raoul Dufy est le peintre du XXe siècle le plus lié au paysage de l’estuaire de la Seine. Né au Havre en 1877, il a gardé tout au long de sa vie une vive reconnaissance à cette ville : sa femme a d’ailleurs légué 70 de ses œuvres au musée du Havre en signe de remerciement posthume.

Dans son triptyque, Dufy exprime son affection pour la Normandie en combinant la campagne, le fleuve, l’estuaire et l’océan dans une célébration lyrique des éléments du paysage, de la couleur et de la lumière. Il utilise « un vocabulaire plastique inventé : simples ondulations ou accents pointus de vaguelettes scintillantes, transformées en motifs abstraits triangulaires au fur et à mesure de leur répétition mécanique, alternant avec de longues touches horizontales et parallèles réfléchissant les faisceaux lumineux. » (cité par Dora Perez-Tibi, in Raoul Dufy, Du motif à la couleur, Paris, Somogy, 2003).

Le tableau de Dufy offre la possibilité d’observer la coexistence des monuments anciens et des constructions modernes, soulignant ainsi la confrontation entre la forme traditionnelle du triptyque et l’approche novatrice présentée par le peintre.