Economie : Capitale européenne de la culture, et alors ?

Matera, Capitale européenne de la culture 2019, a vu son nombre de visiteurs plus que doubler après avoir obtenu le label.

À quoi cela sert-il économiquement de devenir capitale européenne de la culture ? La question revient souvent lorsque l’on présente le projet. Pour répondre, de la manière la plus concrète possible, voici ce qui s’est passé à Matera, en Italie. Matera était Capitale européenne de la culture en 2019.

Matera est une ville maintenant connue mondialement, à cause d’une séquence de « Mourir peut attendre », le James Bond de 2021, avec Daniel Craig. Mais, si l’on en croit le magazine Géo, ce n’était pas gagné : « En 1952, les communistes au pouvoir ont décrété la ville «honte nationale», ordonné son évacuation et fait construire des quartiers neufs dans la banlieue moderne pour accueillir les misérables ». Le fond du trou, puis la résurrection, pas à pas. En 1993, Matera a intégré la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Un parcours que le label Capitale européenne de la culture 2019 vient couronner.

En chiffres, ça donne quoi ? La Revue d’économie régionale et de développement local fait le point sur les conséquences du label dans un article en italien. Voilà ce qui peut se passer lorsqu’une ville est Capitale européenne de la culture, avant le tournage d’un James Bond.

Après l’attribution du titre, qui a eu lieu en octobre 2014, les arrivées globales dans la ville de Matera ont augmenté de 139 % par rapport à la période précédente. Le nombre total de touristes dans la ville a plus que doublé, donc. On note également une augmentation significative du nombre d’établissements d’hébergement et du nombre de lits.

On observe une croissance importante du nombre de salariés (+ 4,1 %) et surtout d’indépendants (+ 10,8 %), largement tirée par la création de nouvelles structures d’hébergement. Le taux d’emploi dans la province de Matera au cours des années qui ont suivi la nomination a augmenté de 3,6 points de pourcentage contre un peu plus de 1 point, en moyenne, pour les autres provinces. Le taux d’emploi total de la province de Matera passe de 45,4 % en 2014 à 52,7 % en 2019.